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Une devise, quézaco ?
Depuis le moyen-âge les hommes ont résumé d'une courte phrase ( Devise ) ce qu'ils pensaient être vis à vis des autres. La Devise peut suggérer un idéal, elle peut s'ériger en règle de conduite ou elle peut encore rappeler un passé glorieux. Il en fut ainsi des hommes, comme des familles, des royaumes, des états, puis des sociétés, des entreprises etc. Ainsi donc Saint-Louis avait pour devise "Fais-toi chrétien, je te ferai chevalier !".
Origine de la Devise des Templiers
Pour comprendre, il faut nous remémorer un fait de guerre survenu lors de la première croisade, en effet, l’un des moments cruciaux de cette croisade fut la bataille d’Antioche, qui dura du 20 Octobre 1097 au 28 Juin 1098. Bien qu'étant en infériorité numérique, les croisés conquirent la forteresse après 8 mois de siège, le 02 Juin 1098. Mais quelques jours plus tard, à leur grande surprise ils furent à leur tour assiégés par les Musulmans revenus en nombre et commandés par Kerbogha. Les Croisés avaient trouvé des vivres lors de la prise de la ville, mais 8 jours plus tard, il n’y avait plus rien à manger et la famine s’invitait à nouveau chez les croisés ( Voir les Gesta Francorum ) qui crurent que l'éternel les avait abandonné. Le 10 juin un pèlerin, Pierre Barthélemy, certifia avoir eu une apparition concernant la sainte lance. Il indiqua qu’elle se trouvait dans la cathédrale de Saint-Pierre. L'évêque Adhémar du Puy ne fut pas convaincu, mais Raymond de saint Gilles le fut, et, immédiatement des fouilles furent entreprises. La nouvelle de cette vision se répandit parmi les croisés affamés et désespérés. Le même soir, un prêtre provençal, Étienne de Valence, annonça aux barons réunis qu'il avait eu une vision du Christ et de la Vierge demandant aux croisés de se repentir de leurs péchés, puis qu’ils recevraient un signe du ciel avant cinq jours. Étienne, ayant une meilleure réputation que Pierre Barthélemy et ayant juré sur les Saintes Écritures, fut cru par Adhémar. Les croisés laissèrent éclater leur joie lors de l'apparition d'une étoile filante dans la nuit du 13 au 14 juin. Le 15 juin, en fouillant la cathédrale, Pierre Barthélemy trouva un morceau de fer fiché sur une lance cassée, c'était la Sainte Lance ! La nouvelle de la découverte se répandit comme une trainée de poudre et la relique fut conduite dans les quartiers de Raymond de saint Gilles. Le gros des troupes ne douta pas de l'authenticité de la relique et il ne se trouva personne pour gâcher cette fête. Le 27 Juin, Bohémond fut informé des discordes qui régnaient dans le camp de Kerbogha, et, les croisés dédidèrent d'attaquer le lendemain. Le moral était au plus haut car la " Sainte Lance ", accompagnait les Croisés. Kerbogha, en supériorité numérique et très confiant laissa les Francs sortir de la ville et prendre position sans les attaquer. Une fois les croisés déployés pour le combat ils se mirent à chanter, l'atabeg déconcerté hésita devant une telle attitude. Afin de comprendre ce qui se passait dans les rangs des croisés il demanda une trêve, mais les Francs pour toute réponse avancèrent. Kerbogha attaqua l'aile gauche franque qui cheminait le long de l'Oronte. Renaud de Toul et ses troupes chargèrent le centre de l'armée musulmane, et, malgré un déluge de flèches les croisés transpercèrent les lignes ennmies. Devant ce spectacle inattendu, de nombreux Chefs Musulmans mécontents de la stratégie de Kerbogha, désertèrent le champ de bataille. Kerbogha fit incendier les champs devant ses guerriers pour ralentir les Francs et pour raisonner ses chefs, mais la cavalerie lourde Franque traversa les flammes et continua le combat. Les pertes furent très lourdes des deux côtés, et après deux heures de combat, ce qui restait de l'armée musulmane déserta le champ de bataille. Presque tous furent tués et les paysans chrétiens des environs achevèrent les blessés Musulmans. Kerbogha retourna à Mossoul, et, devant un tel désastre La garnison musulmane de la citadelle située dans la ville ( celle que Godefroy de Bouillon tentait d’affamer ) se rendit à Bohémond le soir même. Le 28 juin, Antioche était Chrétienne, et les Croisés étaient eux-mêmes surpris d’avoir une fois de plus vaincu un ennemi très supérieur en nombre ! La sainte lance fut l’objet de toutes les attentions, et une procession fut organisée dans la ville, les Croisés les plus robustes cheminèrent à genoux. Pour remercier Dieu, tous récitèrent toute la nuit, le Psaume 115 verset 1, "non nobis domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam". A partir de Juillet 1098 ce Psaume sera choisit par les croisés pour qualifier leur mission au proche orient, ce psaume deviendra en quelque sorte leur Devise.
Quand et dans quelles circonstances les Templiers récitaient-ils leur Devise ?
Ainsi donc, bien avant l'an 1118 les chevaliers ❎ de la milice des Pauvres Chevaliers du Christ récitaient leur devise plusieurs fois par jour quand ils ne guerroyaient point. Lorsque ces derniers partaient au combat ils clamaient haut et fort cette Devise par trois fois ! "Non Nobis Domine, Non Nobis, Sed Nomini Tuo Da Gloriam" ce qui peut-être traduit par "Pas pour nous Seigneur, Pas pour nous, mais pour la gloire de ton nom" - Psaume 115 verset 1
Autre devise des Templiers
Les Templiers récitaient également plusieurs fois par jour une autre devise ❎ qui exprime la double identité des moines soldats Catholiques :
Finis militaris memores : Pense à ton but en soldat.
In finem vobis videtur de Christiana : Pense à ta fin en chrétien.
"Pense à ton but en soldat emblème TEMPLIER - Les Templiers ont adopté ce symbole en 1145. et, Pense à ta fin en chrétien", cette formule elle aussi scandée plusieurs fois par jour peut être considérée comme seconde devise de l'Ordre du Temple.
Une devise ❎ religieuse pour un ordre ❎ de soldats du Christ.
Bien des années plus tard, en 1118, les Templiers choisiront ce Psaume pour Devise officielle de l'Ordre du Temple. Elle peut se résumer ainsi : "Pas pour nous seigneur, pas pour nous, mais pour la gloire de ton nom". En chapitre les Templiers prononçaient leur devise plusieurs fois. Avant chaque bataille les Templiers clamaient leur Devise haut et fort trois fois de suite. Lors des armements de chevaliers, lors des cérémonies aux grades de Sergents d'armes ou d'Ecuyers, lors des inhumations des frères les Templiers récitaient leur Devise trois fois de suite. De nos jours, la devise des Templiers "Non Nobis Domine, Non Nobis, Sed Nomini Tuo Da Gloriam" est toujours récitée en chapitre, elle est également utilisée lors de l'inuhmation d'un frère à l'église puis au cimetière.