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Philippe IV le Bel ✳️ , aussi cupide que méchant, fit séquestrer le Pape Boniface VIII, puis expulsa après les avoir spolié les banquiers Lombards et les Juifs, enfin il fut l'artisan de l'extermination de l'Ordre du Temple, mais fut 'in fine' victime de la malédiction lancée à son encontre par le dernier maitre du Temple sur le bûcher en 1314.
Avénement d'un roi borné et sans scrupules
Il devint roi à l'âge de dix-sept ans, en octobre 1285. L'importance de Philippe le Bel dans l'histoire de France est reconnue par tous les historiens. Sous son règne, le royaume Franc atteint l'apogée de sa puissance, avec vingt millions d'habitants, c'est le royaume le plus peuplé de la chrétienté. A cette époque le royaume connaît une grande prospérité économique, et le pouvoir royal se renforce considérablement en prenant ses distances avec l'église. Philippe le Bel est le souverain d'un royaume moderne.
Son régne sera caractérisé par une instabilité monétaire chronique
Sous son règne, les traditions féodales sont progressivement abandonnées au profit d'une administration centralisée. Mais cette centralisation mécontente les grands seigneurs, et les nouveaux impôts sont impopulaires chez les bourgeois. Tout au long de son règne des factions se dresseront contre ses agissements despotiques, comme les Flamands qui lui livreront pendant deux décennies une guerre ponctuée par quelques trèves. À l'aide de juristes, notamment de Guillaume de Nogaret, Philippe IV transforme le pays en une monarchie moderne où la volonté du roi s'impose à tous ( où par exemple la justice royale prévaut sur l'église ). Mauvais gestionnaire il est obsédé par l'argent, et ses conseillers décident l'émission de nouvelles monnaies. Aux dévaluations succèdent les réévaluations, c'est le cahos en matière monétaire. Ces mutations monétaires aboutissent à un mécontentement général dans le Royaume. Entre 1306 et 1314, le roi devra affronter des émeutes populaires mais aussi des ligues nobiliaires qui exigent, entre autres, le retour à la stabilité monétaire. Il est accusé par tous ( riches et pauvres ) d'émettre de la fausse monaie, tous réclament le retour à la monaie de Saint Louis.
Un monarque voyou, précurseur dans l'art de gouverner
Ce roi fut le premier roi "faux monnayeur", il fut aussi le premier roi à emprisonner un Pape, il fut encore le premier roi à expulser les Juifs hors de France après les avoir dépouillé de tous leurs biens, il fut enfin le premier roi à anéantir un ordre Militaire et Religieux "l'Ordre du Temple" qui ne relevait que de l'autorité du Pape. La liste de ses méfaits est très longue, et pour vous faire une idée de ce personnage, je ne puis que vous conseiller la lecture du livre de Jean Favier : 'Philippe le Bel' écrit en 1979, ou cet historien brosse un tableau exhaustif sans concession du monarque.
Philippe le Bel envoi ses sbires armés en Italie pour séquestrer le Pape Boniface VIII c'est : L'attentat d'Anagni !
Son émancipation de la tutelle Papale mécontenta Boniface VIII qui ne lui fit aucun cadeau concernant ses exactions gouvernementales. Philippe IV le Bel eut de nombreux contentieux avec le pape Boniface VIII et Bernard Saisset, l'évêque de Pamiers. Ce dernier incite notamment certains comtes à se défaire de la tutelle du roi, en réponse au refus de la tutelle Papale par Philippe IV le Bel. Au début de l'année 1303, Philippe le Bel est menacé d'excommunication. Conseillé par son chancelier, Guillaume de Nogaret, il réplique par la convocation d'un concile à Lyon dont le but est de juger le pape pour le déposer.
Nogaret est chargé de se rendre en Italie afin de notifier les volontés du roi au pontife, Boniface VIII. Celui-ci, ayant appris les intentions de Philippe le Bel bien avant l'arrivée de Guillaume de Nogaret, prépare la bulle d'excommunication Super patri solio ( Petri solio excelso ).
L'apprenant, Guillaume de Nogaret décide d'organiser un coup de force contre le Pape avant la fulmination et la mise en vigueur de la bulle, le 8 septembre. Il recrute une troupe de 600 cavaliers et de 1 500 fantassins menés par deux chefs de guerre ennemis du pape, Sciarra Colonna et Rinaldo de Supino. Dans la nuit du 7 au 8 septembre 1303, ils investissent la petite ville d'Anagni dans le Latium, où réside le pape pendant l'été. Ils réussissent à s'emparer sans trop de mal du palais pontifical de la ville. Cependant, les buts de Guillaume de Nogaret et de Colonna divergent. Nogaret veut simplement lui notifier la citation à comparaître au concile, Colonna veut s'emparer de la personne du pape et l'obliger à renoncer à sa charge. Nogaret parvient à calmer son complice et lit solennellement son acte d'accusation au pape. Celui-ci fait face avec dignité sans céder sur aucun point, déclarant : « Voici mon cou, voici ma tête. »
La légende prétend que Nogaret aurait même giflé le pape. Les assaillants sont cependant contraints de quitter la ville au bout de deux jours sous la pression populaire.
Profondément humilié, Boniface, déjà âgé de 60 ans mourut un mois plus tard.
Son successeur, Benoît XI abroge la bulle Super Patri Solio. Cependant il refuse d'amnistier les coupables de l'attentat d'Anagni, Sciarra Colonna et Guillaume de Nogaret, en fulminant en particulier contre eux et quelques autres complices la bulle d'excommunication Flagitiosum Scelus, du 7 juin 1304, les citant à comparaître devant son tribunal, dans le délai d'un mois, à Pérouse, sous peine d'être condamnés par contumace. Guillaume de Nogaret, pour sa part, ne se présentant pas, reste excommunié. Le nouveau pape décède à son tour le 7 juillet 1304.
Le nouveau pape, Clément V, élu en 1305, est un Français c'est à Philippe le Bel et a ses fourberies qu'il doit sa tiare. Il installe la papauté à Avignon en 1309 et lève en 1311 toutes les condamnations portées contre le roi et ses conseillers, déclarant que durant tout le conflit l'attitude de Philippe le Bel avait été juste.
Pour masquer son incompétance monétaire, il organise une chasse aux sorcières dans le royaume
Pour détourner l'attention des mécontents il va désigner les coupables de tous ces désordres financiers.
C'est ainsi qu'il expulsera les banquiers Lombards hors du royaume après les avoir délesté de tous leurs biens.
Puis il expulsera les Juifs du royaume après les avoir délesté de de tous leurs biens.
Enfin il laissera libre cours à sa cupidité en s'attaquant à l'Ordre du Temple qu'il considère comme un danger pour son pouvoir. Il les imagine très riches et n'aura plus qu'une obsession : exterminer ces hommes riches et arrogants qui n'obéissent qu'au Pape ! Seulement le Temple est autrement plus important que les Lombards ou les Juifs, il lui faudra ruser et employer des moyens modernes de nuisance, à savoir la publicité. Ce sont ses sbires zélés qui s'emploieront à ruiner la réputation des chevaliers du Temple, dès 1295 et jusqu'en 1307 des publications et des histoires peu ragoutantes seront propagées dans la population de tout le royaume Franc. Philippe le Bel était un roi très en avance sur son temps, car de nos jours, ses méthodes sont toujours employées par le pouvoir quelqu'il soit pour noicir l'image des individus gênants !
Une fin de règne despotique
Donc en 1305 il réussira à faire élire son pape : Clément V. Dès lors la machination mise en place depuis l'année 1295 scellera le sort des chevaliers du temple. En 1307 tous les templiers du royaume sont arrétés, torturés, et ceux qui ne veulent pas avouer les crimes que le roi impute aux templiers sont brulés vifs en place de grève. Il y aura des centaines de templiers brûlés vifs, d'autres seront relachés à condition qu'ils se fassent tout petit, enfin les dignitaires régionaux et nationaux seront emprisonnés à vie. En 1312 le Pape dissoudra le Temple en accordant ses biens aux Hospitaliers. En 1314 les deux derniers dignitaires seront brûlés sur l'ile aux juifs devant Notre Dame de Paris, et avant de rendre l'âme, Jacques de Molay lancera sa célébre malédiction envers le roi et le pape, " Pape Clément, Roi Philippe, je vous invite à comparaitre au tribunal de Dieu avant un an, afin d'y recevoir votre juste châtiment ".
Une mort promise par Jacques de Molay
Bien que fort affecté depuis le décès de son épouse, et contrarié par le drame qui l'avait privé de ses trois belles filles, Philippe le Bel était encore un homme très vigoureux à 46 ans en cette année 1314. Mais tout bascula en Octobre 1314, lors d'une chasse près de Pont-Saint-Maxence il fit une chute de cheval. Il s'était brisé une jambe, mais la blessure ne semblait pas préoccupante. Ce n'est que quelques jours plus tard que l'infection prit le dessus, il se fit conduire au couvent des Dominicaines de Poissy au début de Novembre pour y recevoir des soins appropriés. Sans amélioration de son état de santé, il se fit conduire à Fontainebleau le 26 Novembre 1314 dans le château qui l'avait vu naître. A la stupeur générale, il y décéda le 29 Novembre 1314, et le peuple se souvint alors de la malédiction lancée par le dernier templier sur son bûcher quelques mois plus tôt !