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Le Judaïsme
La religion juive comme le christianisme et l'islam, ont un ancêtre commun : Abraham. Le judaïsme est la mère des dux autres religions. C'est une des plus petite religion du monde avec seulement 14 millions de croyants, mais on trouve des adeptes dans toutes les régions du monde. L'histoire juive remonte aux 3 piliers, Abraham, Isaac et Jacob. D'un point de vue géographique, les origines se situent entre la Méditerranée et la mer Morte, c'est-à-dire dans les environs de Jérusalem. Le judaïsme est d'abord devenu une religion avec le prophète Moïse, dont les cinq livres constituent la Torah. La sortie d'Égypte, l'"Exode", constitue la première étape historique de la diffusion du judaïsme. Selon la légende, les Israélites ont été convertis à la foi par Moïse et ont quitté l'esclavage du pharaon égyptien pour se rendre en Canaan.
Première patrie : Jérusalem
Selon l'histoire acceptée par tous les exégètes, c'est le prêtre Esdras qui est considéré comme le père fondateur. A son époque, vers 440 avant Jésus Christ, le peuple israélien comptait environ 20 000 individus. Il obtint du roi perse Artaxerxès l'autorisation de s'installer à Jérusalem pour fonder une communauté israélienne selon ses idées en matière de droit et de religion. C'est à Jérusalem et dans ses environs que la "Judée" a vu le jour. Jusqu'à la fin de l'Antiquité, le judaïsme comptait plus de 8 millions de croyants. Au premier siècle de notre ère, Jérusalem a été détruite par l'empereur romain Tibère et de nombreux juifs ont été expulsés du pays. De ce fait, les communautés juives se sont réparties pour la première fois sur des territoires restreints mais très dispersés dans l'Empire romain et le Golfe persique.
La population juive est toujours restée minoritaire dans les territoires chrétiens. Dans les pays arabes, ils ont atteint une population d'environ un million d'habitants jusqu'au milieu du siècle dernier, avant d'être à nouveau chassés. Aujourd'hui, c'est-à-dire après une diaspora juive de plus de 2000 ans, environ 1 360 000 juifs vivent en Europe. Dans le monde, ils sont environ 8 millions en dehors d'Israël.
La Chrétienté : l'édit de Milan en 313 officialise cette nouvelle religion
L’édit de Milan ou édit de Constantin, promulgué par les empereurs Constantin Ier et Licinius en avril 313, est souvent présenté comme un édit de tolérance par lequel chacun peut « adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel ». Il accorde la liberté de culte à toutes les religions et permet aux chrétiens de ne plus devoir vénérer l’empereur comme un dieu. Il instaure la Paix de l'Église. En 312, les chrétiens ne représentent qu’une minorité dans l’Empire ( 15% ), et nous ne pouvons que nous poser des questions sur le choix de Constantin, qui n'était pas un « converti » enthousiaste. Il semble que ce soit la mère de Constantin qui le poussa à prendre cette initiative heureuse envers les Chrétiens. Dans un premier temps, c’est surtout l’élite intellectuelle et administrative de l’empire qui se convertit en premier, entraînant ensuite l’adhésion du reste de la population. Constantin avec son édit de Milan acquiert l’appui chrétien pour régner (surtout l’Orient, l’Afrique, l’Égypte, les Gaules), peu après sa proclamation d’empereur il renomme l’ancienne Byzance grecque en Constantinople qui devient la capitale chrétienne de l’empire. Le règne de Constantin dura 31 ans de 306 à 337 .
Apparition du terme Catholique au IV ème siècle
Dès le milieu du IV ème siècle, la Chrétienté devient religion d'empire, et, de minorité persécutée jusqu'en l'an 350 la Chrétienté deviendra majoritaire en l'espace de 50 ans. L'empereur décide de promouvoir cette religion qui offre l'avantage de ne pas être subversive, bien au contraire, c'est un gage de stabilité dans tous les royaumes ou elle est majoritaire. Les temples païens seront donc démolis ou serviront d'entrepots de stockage sur décision de l'empereur !
L'empire Romain s'appuiera sur cette nouvelle doctrine pour régner. Dans le même temps l'église affinera son Dogme, en écartant les écrits farfelus des deux canons testamentaires, et ce, afin de donner plus de cohérance à cette nouvelle religion. Dès l'an 325 au concile de Nicée les Chrétiens se définissent eux même en utilisant le terme 'Catholicus'. A cette date tous les Chrétiens deviennent des Catholicus, adjectif qui vient du grec καθολικός (katholikos), qui signifie universel.
Du III ème au VI ème siècle de notre ère fleurissent des écrits farfelus qui prétendent relater la vie de Jésus et son enseignement.
La nouvelle religion Chrétienne est en plein essor au II ème siècle, et comme toujours, quand un produit est à la mode, il intéresse beaucoup de monde. Dès lors, un très grand nombre d'individus vont surfer sur cette vague pour acquérir une notoriété et se faire de l'argent ( je ne prendrai qu'un seul exemple pour me faire comprendre : le BIO de nos jours ! ). Ainsi donc, à peine 100 ans après la mort de Jésus, des charlatans deviennent "écrivains éclairés" et publient des nouveaux évangiles et nouvelles épitres censés retracer la vie d'un homme mort il y a plus de cent ans, qui habitait à des centaines de kilomètres de chez eux et qu'ils n'ont pas connu !! Ces écrits qualifiés de faux grossiers par l'église sont tellement nombreux ( plus de mille ! ) que je ne puis ici vous en dresser la liste. Dans certains de ces écrits Jésus y est rabaissé au rang de prophète ou d'initié éclairé et Marie Madeleine est son épouse ! Quelques uns enfin assurent même que Jésus aurait eu des enfants avec Marie Madeleine. Les Templaristes reprendront ces thèses à leur compte au XIX ème siècle pour affirmer de plus, que la descendance de Jésus aurait donné naissance au premier roi Mérovingien etc. ( Voir le Prieuré de Sion ).
Cette littérature aussi farfelue qu'abondante fut l'objet d'études très sérieuse de la part de l'église via ses exégètes entre l'an 150 et l'an 262 ( premier concile de Rome ), et, une liste exhaustive des livres
qui constitueraient l'ancien testament et le nouveau testament fut dressée par l'église Catholique (seule représentante à l'époque de la Chrétienté!). Cette liste fut définitivement arrêtée en 382 par le Pape Damase lors d'un concile à Rome, c'est ainsi que naquirent les deux canons (
ancien et nouveau testament
) de l'église Catholique.
Il y a donc 46 livres pour l'ancien testament et 27 livres pour le nouveau testament. Avec interdiction pour un chrétien de se référer aux évangiles et épitres "farfelus écrits après le IV ème siècle".
Tous les autres écrits qualifiés d'apocryphes par l'église lors du concile de Rome en 382 furent bannis des saintes écritures (ancien et nouveau testament). Il convient enfin de noter que ces écrits apocryphes sont de nos jours largement diffusés par tous ceux qui remettent en cause le dogme de la Chrétienté ( En particulier toutes les dérives délirantes au sujet de Marie-Madeleine ! ) .
Rappel important sur la constitution de l'ancien testament
Flavius Josèphe (37-100) affirme que le canon juif correspondant à notre Ancien Testament était déjà en vigueur du temps du roi perse Artaxerxès (465-423 avant J.C).
L'Ancien Testament est constitué en canon "ouvert" par les chrétiens au II ème siècle. A cette date, l'Église de Rome décide de rejeter l'hérésie de Marcion, qui prétend supprimer toute référence aux écrits vétéro-testamentaires.
L'Ancien Testament est constitué en canon "fermé" au IV ème siècle.
On aboutit ainsi à un total de 39 livres, plus 7 livres («deutérocanoniques douteux» anotés * en rouge plus bas) qui circulaient dans le judaïsme avant la fixation du canon de la Bible hébraïque, ce qui donne un total de 46 livres communs aux Catholiques, aux Anglicans, aux Orthodoxes et aux Chrétiens d'Orient. Les Catholiques y ajoutent 7 petits suppléments aux livres d’Esther et de Daniel. Factuellement, il y a encore quelques ajouts dans les canons bibliques des Églises Orthodoxes ( 7 petits écrits, qui ne sont pas de nature à une quelconque remise en cause de l'ancien testament ). Enfin la séquence des livres varie, les chrétiens ont généralement adopté un ordre apparenté à celui de la traduction grecque des Septante ( suivi par la version latine de Jérôme ) qui regroupe les livres en 4 sections ( Pentateuque, livres historiques, livres poétiques et sapientiaux, livres prophètiques) au lieu des trois de la Bible hébraïque (Torah ou Pentateuque, Prophètes, autres Écrits ).
Pour mémoire, le canon de l'Ancien Testament selon la Septante est le suivant :
Pentateuque-Torah (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome)
Les livres historiques (Josué, Juges, Ruth, I-II Samuel, I-II Rois, I-II Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther, Tobie*, Judith*,
I-II Maccabées*)
Les Hagiographes (Livre de Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Sagesse de Salomon*, Ecclésiastique*)
Les Prophètes (Ésaïe, Jérémie, Lamentations, Baruch*, Ézéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie).
Pour les Chrétiens Catholiques, les Anglicans, les Orthodoxes et les Chrétiens d'Orient cet ancien testament comporte donc 46 livres. Ni plus ni moins.
Pour les Chrétiens "réformés" comme les Protestants les Luthériens les Calvinistes et toutes les nouvelles religions "réformées" qui ont vu le jour au début du XX ème siècle aux USA
comme les Baptistes les Anabaptistes les Evangélistes les Pentecôtistes les Témoins de jéhovah les Mormons les Saints des derniers jours etc,
ils ont le même ancien testament que celui des Catholiques à l'exception des 7 livres («deutérocanoniques douteux» anotés * en rouge plus haut) qui circulaient dans le judaïsme avant la fixation du canon de l'ancien testament hébraïque.
Rappel important sur la constitution du nouveau testament
Le Nouveau Testament (27 livres) est la seconde partie de la Bible chrétienne (selon les canons catholique, orthodoxe et protestant).
Le canon se clôt à 27 livres par autorité d'Église au concile de Rome en 382, confirmé aux synodes régionaux de Carthage de 397 et de 419.
Les 27 livres canoniques dans l'Église Catholique occidentale (rite latin), et orientale (différents rites uniates), sont les suivants à l’exception de tout autre écrit :
Les quatre Évangiles qui racontent la vie de Jésus de Nazareth :
- Évangile selon Matthieu écrit en l'an 90,
- Évangile selon Marc écrit en l'an 70,
- Évangile selon Luc écrit en l'an 90,
- Évangile selon Jean écrit en l'an 99,
Les Actes des Apôtres, ou Pierre et Paul sont les personnages centraux des premières années du christianisme.
Les Épîtres pauliennes, lettres attribuées à l’apôtre Paul adressées aux premières communautés proto-chrétiennes. Les épîtres reconnues par tous comme étant de Paul sont celles aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, et la première aux Thessaloniciens ( peut-être le plus ancien écrit du Nouveau Testament ) :
- Épître aux Romains écrite en l'an 57,
- Première épître aux Corinthiens écrite en l'an 55,
- Deuxième épître aux Corinthiens écrite en l'an 57,
- Épître aux Galates écrite en l'an 58,
- Épître aux Éphésiens écrite écrite en l'an 99,
- Épître aux Philippiens écrite en l'an 56,
- Épître aux Colossiens écrite en l'an 75,
- Première épître aux Thessaloniciens écrite en l'an 52,
- Deuxième épître aux Thessaloniciens écrite en l'an 90,
- Première épître à Timothée écrite en l'an 84,
- Deuxième épître à Timothée écrite en l'an 86,
- Épître à Tite écrite en l'an 87,
- Épître à Philémon écrite en l'an 54,
- Épître aux Hébreux écrite en l'an 85
Les Épîtres dites catholiques (c’est-à-dire universelles, terme selon lequel il faut entendre que, contrairement aux épîtres de Paul, elles ne s'adressent pas à une communauté particulière mais à l'universalité de l'Église) et qui sont des lettres de différents apôtres :
- Épître de Jacques écrite en l'an 82,
- Première épître de Pierre écrite en l'an 90,
- Deuxième épître de Pierre écrite en l'an 130,
- Première épître de Jean écrite en l'an 105,
- Deuxième épître de Jean écrite en l'an 112,
- Troisième épître de Jean écrite en l'an 114,
- Épître de Jude écrite en l'an 99
L'Apocalypse ( nommée parfois Révélation par des
communautés millénaristes
), livre prophétique sur la fin des temps et l’établissement du Royaume de Dieu écrit en l'an 99.
La ferveur Religieuse Chrétienne en Gaule
Dès l'an 200 de notre ère, les conversions au christianisme au cœur de l'Empire romain alarmèrent les dirigeants impériaux. Sous le règne de Néron, la persécution s'effectuait à une cadence soutenue. Le théologien Origène qui s'était castré pour ne pas succomber au péché de chair écrivait alors : « La foi en Jésus Christ s'assoit, se nourrit et s'étend sur des montagnes de martyrs ». Alors que les Romains se livraient avec délice au paganisme, l'empereur Constantin Ier fut frappé par une vision, et se convertit subitement au christianisme sur les conseils de sa mère. En fait ce césar se souciait moins de ses convictions que d'une opportunité gouvernementale.
Dans ce bouillon de culture très particulier que fut le Moyen-Âge, deux acteurs tiennent un rôle de premier plan : Dieu et Satan. Deux antithèses mères de tous les excès entre ferveur et exaltation. Hors le Ciel ou l'Enfer, point d'alternative au genre humain en cette période obscure. Sauver son âme telle était l'objectif. Pourtant au début des invasions barbares, Dieu était craint, ses colères étaient redoutées, mais finalement en quittant
l'époque mérovingienne
, le Dieu exerçant les châtiments est progressivement devenu un Dieu bienfaiteur incarnant le Bien, et Satan est devenu le mal absolu.
Contrairement aux idées reçues, l'histoire de la Chrétienté ne fut pas un long fleuve tranquille
La promesse du retour glorieux du Christ, étant restée vaine dans les temps qui ont suivi immédiatement sa mort, le sentiment de l'imminence de ce retour s'estompa. Dans l'Occident médiéval chrétien, plusieurs sources permettent de calculer la venue du Christ et le début du Jugement dernier.
L'Apocalypse de Jean évoque le retour de Satan mille ans après que le Christ l'a enchaîné dans les Enfers. Mais ce texte est symbolique, et saint Augustin, vers l'an 400, note déjà que le nombre 1 000 a plutôt une valeur spirituelle et n'est pas une indication précise concernant la fin des temps : ce mystère n'appartient qu'à Dieu, et à lui seul. Le millénarisme se définit comme l'attente d'une période exceptionnelle de bonheur ( théoriquement de mille ans ). En 431, le concile d'Éphèse condamne la compréhension littérale du millenium évoqué dans l'Apocalypse. Sa lecture ancre dans les esprits l'idée que, avant ou après le millenium du règne du Christ, des prodiges doivent annoncer la venue de la fin des temps. En Espagne, une pensée apocalyptique se développe particulièrement durant la première moitié du Moyen Âge : le royaume des Wisigoths, qui envisagent la fin des temps, baptise toutes ses populations dans un souci de purification. Préparer les fidèles à affronter l'Antéchrist.
L'installation des Arabes en Espagne en 711, est interprétée comme un signe avant-coureur de la fin du monde. Dans les royaumes demeurés chrétiens du nord de l'Espagne, les commentaires de l'Apocalypse sont copiés et circulent abondamment. Notamment celui que rédige en 776 Beatus de Liébana : il s'agit du texte le plus reproduit dans les monastères espagnols entre le VIII ème et le XII ème siècle. Au fil du premier millénaire, à partir de l'Apocalypse et d'autres textes de la Bible, tel le Livre de Daniel, un scénario de ce qui doit survenir se met en place. Le dernier acte doit se dérouler à Jérusalem, pendant une durée de sept années, qui fait écho à la semaine de la Création. D'abord, le dernier empereur déposera les insignes de sa charge sur le mont des Oliviers. Puis deux prophètes, Hénoch et Élie, reviendront sur terre pour préparer les fidèles à l'affrontement avec l'Antéchrist. Celui-ci régnera pendant trois années et demie : il reconstruira le Temple, où il se fera adorer comme Dieu, et martyrisera les fidèles qui lui résisteront. Enfin, l'Antéchrist sera tué au moment du retour du Christ, revenu pour le Jugement dernier.
Cette thèse serait au fil du temps agrémentée d'explications complémentaires au sujet du dogme. Cependant les hérésies se multipliaient. L'un des plus dangereux schismes pour la religion Catholique était sans doute l'Arianisme qui niait la divinité du Christ.
Une variante à ces hérésies fut celle des bogomiles de Bulgarie, qui s'étendit jusqu'à l'Occident.
Vint alors une grave crise au sein de l'église Catholique. Vers 1045, le moine et chroniqueur Raoul Glaber décrit les différents événements qui auraient suivi le millénaire de la Passion du Christ. Après 1033 se multiplient selon lui les signes et les événements surnaturels, qu'il interprète comme une façon pour Dieu de punir les hommes de l'énormité de leurs péchés et, surtout, de les inciter à la pénitence. Il lie d'ailleurs explicitement l'accumulation de toutes les calamités qu'il décrit au déchaînement de Satan prédit dans l'Apocalypse. Sigebert de Gembloux présente un tableau encore plus terrifiant de l'an mille : tremblements de terre effrayants, comètes terrifiantes ... Plusieurs chroniques du XVI ème siècle reprennent son témoignage pour décrire de véritables scènes de panique dues à la croyance dans l'imminence de la fin du monde. Pour le moine et chroniqueur Adémar de Chabannes, la multiplication des hérétiques signe la venue de l'Antéchrist. Comme celle de faux prophètes, dans la Bible, annonce la fin des temps. Raoul Glaber évoque un certain Leutard, "qui peut être tenu pour un envoyé de Satan". À la suite d'un message délivré par des abeilles, il a tout quitté et est allé par les routes tenir des discours qui "faisaient oublier la doctrine des maîtres". Il faut dire que les rites chrétiens connaissent alors des mutations qui vont de pair avec une attention plus accrue donnée aux miracles impressionnants, qui peuvent faire intervenir les éléments, les astres, et tenir proprement du surnaturel. Les reliques prennent une importance renouvelée et participent à certains de ces miracles décrits de façon colorée, tels ceux de sainte Foy à Conques.
Les auteurs de l'an mille sont particulièrement attentifs aux signes venus du ciel. L'éclipse de Soleil qui eut lieu le 29 juin 1033, au millénaire de la Passion du Christ, a évidemment marqué davantage les esprits. Raoul Galber dit que "le soleil prit la couleur du saphir, et il portait à sa partie supérieure l'image de la lune à son premier quartier. Les hommes, en se regardant entre eux, se voyaient pâles comme des morts. Les choses semblaient toutes baigner dans une vapeur couleur de safran. Alors une stupeur et une épouvante immenses s'emparèrent du coeur des hommes. Ce spectacle, ils le comprenaient bien, présageait que quelque lamentable plaie allait s'abattre sur le genre humain." Certains franciscains voient en François d'Assise un annonciateur du Christ et de ses mille ans de règne heureux sur terre.
Reprenant les prophéties de Joachim, ils imaginent que la parousie pourrait survenir vers 1260 ou 1300. Le pape Jean XXII a condamné les
joachimites
en 1326.
Mais en France les Catholiques auront fort à faire avec une nouvelle religion Chrétienne : le Catharisme. Ces Cathares sans aucune retenue s'attaqueront de front à la religion Catholique, et, si cette hérésie fut éradiquée assez facilement dans tout l'Occident par les Catholiques, il n'en fut pas de même dans le midi de la francie. Les deux religions se livrèrent une lutte à mort pendant des décennies et finalement les Catholiques eurent le dessus. Sans tomber dans un manichéisme simpliste si vous désirez connaitre un peu plus dans le détail l'histoire de ces Cathares cliquez
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Le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle
St Jacques le majeur était fils de Zébédée et frère de saint Jean. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Tibériade, compagnons de Simon et d'André. Ils étaient dans la barque de leur père et réparaient les filets quand Jésus, passant sur le rivage, leur dit :"Suivez-moi." Ils le suivirent. Avec Pierre, Jacques et Jean seront les plus proches des apôtres de Jésus. Ils sont à la Transfiguration, ils entrent auprès de la petite fille de Jaïre. Ils seront au jardin des Oliviers. Jacques, comme Jean, désire la première place auprès du Maître ( Marc 10. 37 ). Il y gagnera l'annonce de son martyre: "Ma coupe, vous la boirez."
De même quand il veut faire tomber le feu du ciel sur un village inhospitalier, ce fils du tonnerre s'attire une réprimande. Jésus ne ménage pas ceux à qui il accorde sa confiance privilégiée. Jacques but la coupe du Seigneur en l'an 43, lors de la persécution d'Hérode. Etienne avait eu la place de premier martyr. Jacques le suivit de peu. A la fin du VII ème siècle, une tradition fit de Jacques l'évangélisateur de l'Espagne, avant sa mort ou par ses reliques. Son corps aurait été découvert dans un champ grâce à une étoile : le campus stellae, devenu Compostelle.
Après Jérusalem et Rome, ce fut le lieu d'un des plus célèbres pèlerinages de la chrétienté au moyen âge et de nos jours encore. Fête de saint Jacques, Apôtre. Fils de Zébédée et frère de saint Jean l’Évangéliste, il fut appelé par Jésus au bord du lac de Galilée avec son frère. Il fut témoin, avec Pierre et Jean, de la Transfiguration du Seigneur et aussi de son agonie. Décapité par ordre du roi Hérode Agrippa, aux environs de la Pâque en 42, il fut le premier des Apôtres à recevoir la couronne du martyre.
La tradition raconte qu'après avoir été décapité en Judée, les restes de Saint Jacques le Majeur, apôtre du Christ, auraient été amenés dans le plus grand secret sur la côte de Galilée. De là, on suppose qu'ils furent embarqués pour la Galice extrémité de la péninsule ibérique. Un culte primitif local entretint et perpétua la mémoire de cet événement, tenant secrète la sépulture jusqu'à sa découverte au IX ème siècle.
La nouvelle se répand alors dans le monde chrétien de l'Europe de manière vertigineuse enflammant les esprits, exaspérant la foi de tous. Un engouement pour ce nouveau culte apostolique va drainer des foules pèlerines en quête « d'extraordinaire ».
Des hommes se mettent en route, à pied par les sentiers et les chemins peu sûrs, traversant rivières impraticables et denses forêts au mépris de tous les dangers. Les pèlerins d'Europe se retrouvent en France et traversent notamment le col de Ronceveaux ( la Chanson de Roland ).
L'élan de la Reconquista espagnole donnera de l'ampleur au pèlerinage.
L'Islam bouscule les religions existantes
L'islam est apparu en Arabie au VII ème siècle avec la naissance de son prophète, Mahomet.
Troisième religion monothéiste après le judaïsme et le Christianisme, l'Islam se fonde sur l'enseignement du Prophète Mahomet au VII ème siècle, qu'il a lui-même reçu de l'archange Gabriel, transmettant la parole de Dieu, sur le mont HIRA, non loin de la Mecque en Arabie. Durant deux décennies Mahomet va enseigner а ses disciples. L'ensemble des révélations divines forment "le CORAN".
Le fidèle de l'islam adhère aux six croyances, un Dieu unique omnipotent et omniprésent, les anges, l'existence des quatre livres "message de Dieu"( la Torah, les Psaumes de David des Juifs, les évangile des chrétiens ( Marc, Jean, Luc, Matthieu ), et l'ultime le plus parfait pour les musulmans : Le Coran ). Les Prophètes ou messagers de Dieu ( dont Mahomet mais aussi Moise et Jésus ) le jour du jugement dernier ou Dieu rendra sa justice et ou chacun recevra selon son mérite, la prédestination selon laquelle Dieu fixe а la naissance, le jour de la mort. Tout comme dans le Christianisme, la controverse théologique y a revêtu une ampleur considérable. Deux grands courants les Sunnites et les Chiites, se disputent le leadership. les premiers sont majoritaires dans le monde Musulman (90%) et les seconds, minoritaires (les 10% restants). Les Sunnites considèrent la charia ( loi islamique ) comme guide essentiel et croient qu'après la mort de Mahomet, les Califes (chefs) qui lui ont succédé étaient légitimes. Les Chiites estiment que seuls les descendants de la fille de Mahomet (Fatima) et de son mari (ALI) auraient du lui succéder et pensent qu'après la mort d'Ali, Dieu а envoyé les imams ( enseignants religieux ) descendants d'Ali comme ses messagers infaillibles. Au XI ème siècle, l'Islam se trouve en plein développement. Les premiers successeurs du Prophète ( Abu Bakr, Omar ibnal-Kattaban, Uthman ,Ali +) ont largement étendu l'influence islamique de l'Arabie vers la Syrie et la Judée Samarie, puis vers l'Iran, l'Egypte, l'Empire Perse, et la Libye. Enfin les Byzantins furent eux aussi vaincus а Carthage.
Les victoires militaires des musulmans permettent d'étendre encore davantage les territoires convertis а l'islam, non seulement vers l'est, jusqu'aux frontières de la chine, mais également vers а l'ouest vers le Maghreb, puis en Espagne ou l'invasion arabo-berbère contourne les Pyrènes par l'Est pour déborder assez largement le Sud de la Gaule ou seul le chef de guerre Charles MARTEL parvient а les arrêter sur la route menant а POITIERS en 732. Partis d'Arabie au VII ème siècle, les musulmans ont ainsi constitué, de l'Espagne а l'Inde, un immense Empire qui s'étend sur trois continents ( Asie, Afrique et Europe ). Autant Jésus se veut l'apôtre de la non- violence et refuse de prendre les armes pour défendre sa cause, autant Mahomet accepte d'être а la fois prophète de Dieu et chef de guerre. Encore faut-il s'entendre et être clair quant au sens de ces batailles, menés au nom de l'Islam ( écrit Bernard BAUDOUIN ) car dans l'esprit des musulmans, il ne peut y avoir de doute, il n'est pas question de convertir par la force tel ou tel peuple, comme pourraient le concevoir les occidentaux, mais au contraire, de gagner а l'Islam, la souveraineté sur les terres qui doivent lui revenir, le monde entier, en effet, appartient de droit а Dieu, mais il est de fait partagé en territoire de la guerre, provisoirement aux mains des infidèles : c'est la que le Djihad ( lutte armée contre les infidèles ) doit normalement s'exercer, afin que s'y impose а son tour, pour le plus grand bien de tous, la loi de Dieu. On peut donc guerroyer en toute impunité dans le territoire de la guerre, mais, une fois que celui-ci devient "territoire de l'Islam" que la religion du Prophète y est reconnue, comme prépondérante, une certaine tolérance s'exerce tout aussi naturellement, qui permet aux vaincus, contre redevance monétaire, de pratiquer une autre religion s'ils le désirent.
L'Islam conquérant face à une Chrétienté divisée
Depuis plusieurs siècles qu'ils se côtoient et s'affrontent, Chrétiens et Musulmans entretiennent des relations complexes, marquées de sentiments contradictoires fanatisme et respect, haine et fascination, peur et curiosité, selon les lieux et les époques, les rapports entre les deux sont variés. Si en Espagne la lutte se poursuit avec acharnement, en Judée Samarie les musulmans laissent souvent les Pèlerins Chrétiens se rendre sur leurs lieux Saints, se contentant de leur faire payer une redevance. Or vers le milieu du XI ème siècle, un Peuple nouvellement converti а l'Islam et moins tolérant, celui des Turcs ,Seldjoukides, s'installe au Moyen-Orient en 1078, et occupe Jérusalem. Dès lors les Pèlerins sont persécutés ou massacrés. Les nouveaux venus menacent les territoires de l'Empereur de Constantinople et ce dernier qui а besoin d'aide en appelle aux souverains Chrétiens d'Occident.
L'Empire Byzantin se trouve directement menacé de disparition.
Le sursaut Catholique face à l'Islam en 1095
En 1095, depuis Clermont en Auvergne, le Pape Urbain II, devant une foule immense, lance un appel pathétique а tous les chrétiens, les adjurant d’aller délivrer la Terre Sainte.
Il promet d'ailleurs а tous ceux qui périront en cours de route, le pardon de leurs péchés, cette annonce du Pape se répercute dans l'Europe entière, déclenchant l'extraordinaire aventure des Croisades. Urbain II cherche, non seulement а délivrer la Judée Samarie, Terre Sainte des Chrétiens par excellence, de la présence Musulmane mais а renouer des relations avec l'église chrétienne d'Orient. Plus qu'un Pape avisé, c'est également un fin diplomate et un homme d'Etat, sensible aux difficultés rencontrées par les Chrétiens de Constantinople, il envisage surtout de ramener l'église d'Orient dans le girond l'église Romaine, afin de rebâtir une Chrétienté unitaire et puissante et faire de Rome, la capitale du monde. Durant des mois Urbain II, voyage en France et en Italie, sonde la noblesse, fonde des alliances, propage dans toute l'Europe, l'idée d'une intervention des chrétiens contre "les païens de l'islam", lors de son périple ( écrit Bernard Baudouin ) Urbain II défend les positions de l'église, et а l'évidence, son discours est outrageusement partial. Pour légitimer ses choix politiques et diplomatiques, il reproduit et amplifie savamment des récits qui bien que reposant sur des faits réels, sont autant de preuves d'une ignorance et d'une méconnaissance flagrante а la fois de la culture Byzantine et du monde Musulman. La culture philosophique Byzantine est а l'évidence supérieure а celle des philosophe occidentaux. La religion Musulmane elle même est loin d'être une voie spirituelle prêchant uniquement la haine et la violence. Mahomet а défendu la tolérance et la clémence envers l'ennemi vaincu, personnage complexe, plein de grandeur et de faiblesse humaine, il demeure fidèle а sa première épouse et, devenu veuf vit avec neuf épouses et plusieurs concubines, il affirme que les opérations militaires sont "la petite guerre sainte" et que la "grande guerre sainte " repose sur l'effort intérieur, l'ascèse, le combat contre les tentations, il appelle ses compagnons а se détourner de l'idolâtrie, а rendre grâce а Dieu, а être généreux avec leur prochain.
A chacun de ses discours Urbain II terminera par ces phrases :
"
Comme la plupart d'entre vous le savent déjà, un peuple venu de Perse, s'est avancé jusqu'a la mer méditerranée, au détriment des terres Chrétiennes, beaucoup sont tombés sous leurs coups, beaucoup ont été réduits en esclavage, les Turcs détruisent les églises, saccagent le royaume de Dieu, aussi je vous exhorte et vous supplie, et ce n'est pas moi qui vous y exhorte, c'est le seigneur lui-même, vous les Hérauts du Christ, а persuader а tous, riches, pauvres, par vos fréquentes prédications de se rendre à temps aux secours des Chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de la Terre Sainte.
Je le dis ( Urbain II ) а ceux qui sont ici, je le demande а ceux qui sont absents, le Christ l'ordonne !"