Biographie de Bernard de Clairvaux
Bernard de Clairvaux naquit en 1091 à Fontaines, près de Dijon son père, Tescelin Sore, était le seigneur de Fontaines, et sa mère Aleth était la fille du seigneur de Montbar. Il avait environ vingt-trois ans quand avec trente autres compagnons, ils se mirent à la disposition d'Etienne, abbé de Cîteaux. Mi-août 1113, Bernard et ses frères s’installent dans le val d’Absinthe en Champagne, une combe longue de 1500 mètres et large de 200 mètres, bien irriguée et entourée de collines boisées. Son orientation lui valait d’être baignée toute la journée de lumière, d’où le nom de Claire-Vallée, ou Clairvaux, qui lui fut donné. Le principal artisan de cette implantation est le sire de La Ferté, Josbert le Roux, cousin de la mère de Bernard. Sept des douze moines qui accompagnaient Bernard sont de proches parents ( quatre frères, son oncle, et deux cousins ). C'est à partir de ce noyau que l’ordre de Cîteaux rayonnera d'une manière extraordinaire. La même année 1113, les vocations sont tellement nombreuses que certains moines quittent le groupe pour fonder une autre abbaye qui prendra le nom d'abbaye de la Ferté, première fille de Cîteaux.
Quelques dates importantes
En 1117 Bernard , atteint d'une maladie grave, s'en remet aux soins d'un médecin que lui recommande Guillaume, évêque de Châons-sur-Marne.
En 1123 Adam, abbé de saint Denys, a pour successeur, d'un commun accord de tous les religieux, l'abbé Suger, à qui Bernard écrivit plusieurs fois.
En 1125 Bernard réconcilia les Milanais avec le pape Innocent et Lothaire II, qui fut élu empereur.
En 1128 le jour de la fête de saint Hilaire, ouverture du concile de Troyes ( témoignages de Michel, qui en fut le secrétaire). Il fut présidé par Mathieu, évêque d'Albano, légat du Saint siège. On y compta parmi les participants, Étienne de Cîteaux, Bernard de Clairvaux et d'autres abbés du même ordre. C'est lors de ce concile que furent adoptées les couleurs blanches des habits à donner aux Templiers, et la règle qu'ils devaient suivre.
En 1131, cinquième année du règne de Lothaire II, vingt-deuxième de celui de Louis VI, roi de France, le pape Honorius meurt, le 16 janvier. Un schisme fait des ravages dans l'Église, Grègroire, élu sous le nom d'Innocent II le 17 février, se vit disputer le trône par Pierre, fils de Pierre de Léon, appuyé par la violence de ses amis qui étaient très puissants à Rome, et par Roger, roi usurpateur de Sicile. Pendant huit ans, Bernard défendit avec courage la cause d'Innocent. En effet, entre autres choses, dans le concile tenu à ce sujet, cette même année, à Étampes, il fut choisi par tous, comme arbitre du différend, et se déclara pour innocent contre Anaclet. Il amena le roi d'Angleterre Henri à le reconnaître également. La même année, Bernard, avec une humilité admirable, refusa l'évêché de Gênes, devenu vacant l’année précédente par la mort de Sigefroy.
En 1132 départ du pape Innocent de France, pour l'Italie, Bernard l'accompagne. Il réconcilie les Pisans et les Génois. L’évêché de Gênes lui est offert pour la seconde fois, avant que Syrus y soit nommé, et même après la nomination de Syrus qui veut lui laisser la place, iI refuse avec la même persévérance et la même humilité qu'auparavant.
En 1134 Concile de Pise. Pendant que Bernard, sur l'ordre du pape Innocent, s'y rendait en traversant la Lombardie, après avoir réconcilié ensemble Lothaire et Conrad, il reçoit des Milanais, excommuniés et privés de la dignité de Métropole, pour avoir, à la suite d'Anselme, leur archevêque, embrassé le parti de Conrad et d'Anaclet, une lettre où ils le prient de les faire rentrer en grâce avec Lothaire et Innocent.
En 1135 Bernard passe par Milan en revenant d'Italie, et revient à Clairvaux.
En 1137 Bernard, appelé au secours par le pape Innocent, il retourne en Italie pour ramener certains seigneurs à la raison. Sa mission fut un succès.
En 1138 mort malheureuse de l'antipape Anaclet, à qui les soutiens de Roger donnèrent pour successeur le cardinal Grégoire, qui prit le nom de Victor et qui se dépouilla des insignes du pontificat entre les mains de Bernard. Le schisme se trouva donc ainsi terminé, grâce au zèle et à la prudence de Bernard, après sept ans de palabres.
En 1153 Bernard meurt en paix, après avoir rétabli la paix entre les habitants de Metz, le 20 août à neuf heures du matin, dans sa soixante-troisième année de son âge, la quarantième de son entrée religieuse, et la trente-huitième de sa prélature.
Saint Bernard en mission secrète à Jérusalem
Baudouin 1 er de Jérusalem avait confié en 1104 à Geoffroy de Saint-Omer une mission ( très secrète ) de fouilles des fondations du temple du roi Salomon et des fondations du palais du roi Salomon . Ces fouilles fructueuses permirent de découvrir des trésors qui ébranlèrent la foi des découvreurs ( peut-être l’Arche d’Alliance ). En 1117 Bernard de Claivaux ( mandaté par le Pape ) et Baudouin 1 er roi de Jérusalem demandèrent aux découvreurs le secret absolu sur ces trouvailles, notons que Baudouin 1 er avait mis Etienne Harding dans la confidence dès 1108 afin que celui ci traduise les parchemins découverts. Ces découvertes et leurs traductions seront ramenées sans publicité au saint siège. Il convient enfin de signaler qu'une version de la bible dite d’Etienne Harding écrite entre 1111 et 1118 est toujours visible de nos jours à la Bibliothèque municipale de Dijon.
Synthèse de cette biographie
Saint Bernard est la figure centrale de la chrétienté au XII ème siècle, et, pour beaucoup d'historiens le personnage central de l’occident médiéval. C'était un adepte du mystère divin et un initiateur du mystère marial. Chevauchant sa mule il a parcouru l’Occident pour arbitrer les conflits opposant les grands de ce monde. Saint Bernard était un guerrier de la Foi. Sa gymnastique spirituelle consistait à torturer son corps, à le combattre sans cesse comme il combattait les esprits malins de ce monde. Il commandait au Pape et aux Princes, c'était l’arbitre de son siècle. Ce moine, fragile mais puissant dans ses missions évangélique, apostolique et politique parcourut l'Occident. Il sera à l'origine d'une nouvelle architecture austère dans la construction des édifices romans. Il voulait promouvoir une sorte de « milice cistercienne » qui aurait été le noyau d’une armée pontificale susceptible d'imposer la paix entre les nations. L’autre vocation de cette chevalerie d’un genre particulier aurait été d’améliorer les conditions de vie des populations qui, de la sorte, auraient été mieux disposées pour s’élever spirituellement, débarrassées des préoccupations de subsistance et des angoisses de la guerre, l’homme aurait pu alors s'élever spirituellement. Bernard de Clairvaux écrira également une éloge de la milice des Pauvres Chevaliers du Christ. Dès 1130, Bernard règle les conflits qui existent dans la papauté, ralliant le roi de France et l’empereur d’Allemagne à la cause de l’unité de l’Église. Homme de vérité, il s’oppose au théologien Abélard, l’amant d’Héloïse, et obtient sa condamnation au concile de Sens en 1140. Il conseille le pape Eugène III qui lui demande de prêcher la seconde croisade. Sa voix est si forte à Vézelay qu’on l’entend très loin dans les champs. À Noël 1146, il prêche à Spire. Il intervient à Mayence pour empêcher les massacres de juifs par les fanatiques. On le consulte de partout. Durant ce temps, de nouvelles abbayes cisterciennes s'érigent partout en Occident il meurt en 1153. Il laisse en héritage une communauté de 160 moines à Clairvaux, tandis que l'Ordre Cistercien compte près de 350 abbayes. Meneur d’âmes, animateur de la vie spirituelle, conseiller des évêques, gloire du XII ème siècle, Bernard est canonisé en 1173 par le pape Alexandre III, puis déclaré docteur de l’Église par Pie VIII en 1830. L’oraison du jour de sa fête, le 20 août, résume bien la place déterminante qu’il occupa dans l’Église et le zèle qui le dévorait : « Seigneur, tu as voulu que saint Bernard, rempli d’amour pour ton Église, soit dans ta maison la lampe qui brûle et qui éclaire accorde-nous, par son intercession, la même ferveur de l’esprit, afin de vivre comme des fils de la lumière. »
Sources :
Éloge De La Nouvelle Chevalerie : Aux Chevaliers Du Temple : Louange De Leur Nouvelle Milice paru en 2022, Editions Alicia.